De l'acier fondu dans Ground Zero ?
Les conspirationnistes affirment que les supposées "flaques d'acier fondu" dans les décombres de Ground Zero seraient la meilleure preuve d'une "démolition contrôlée".
Cette déduction est déjà en soi une bourde, vu que les démolitions contrôlées ne laissent jamais de flaques d'acier fondu. Même si un produit incendiaire tel que le thermate était utilisé, l'acier se serait solidifié peu après l'extinction de l'incendie, et certainement pas 6 semaines plus tard.
De surcroît, examinons les photos :
- D'après Loose Change, les relevés thermographiques de Ground Zero pris par la NASA (00:45) indiqueraient des zones de température jusqu'à "1500°C" (point de fusion de l'acier). En réalité, la NASA se contente de rapporter "plus de 400°C". Quant à l'USGS (Institut US de surveillance géologique), il évalue la température maximale à 730°C.
- Deux autres photos sont supposées révéler la présence d'acier "fondu" :
Mais le fait que les pelleteuses soient à même de manipuler ces objets rougeoyants sans qu'ils s'écoulent montre qu'il ne s'agit pas de métal en fusion. L'acier commence à rougeoyer à partir de 550°C.
- Plus fort encore, la photo d'une supposée "flaque d'acier fondu" autour de laquelle s'affairent des pompiers à moins d'un mètre de distance :
Steven E. Jones a utilisé une version retouchée de cette photographie, de façon à ce que la teinte se rapproche de celle du métal fondu. L'original est ici :
En plus, il a omis de présenter la vidéo dont cette photographie est extraite, où l'on voit des secouristes plonger leurs bras dans ledit "métal fondu"... La source de la lueur est en réalité une lampe-torche.
Lesdits "spécialistes" exposant cette "preuve de métal fondu" n'ont probablement jamais visité une aciérie :
Quoi qu'il en soit, des incendies ont bien duré jusqu'à plusieurs semaines à Ground Zero, avec des températures pouvant atteindre près de 1000°C. Ce qui a pu créer des flaques de métal fondu tel que l'aluminium (point de fusion à partir de 540°C selon les alliages avec le cuivre), qui existe en quantité abondante dans les avions et les panneaux qui recouvraient l'extérieur des 2 tours.
A propos de la sulfidation des poutres en acier, lire l'article Sulfur and the World Trade Center Disaster.
A découvrir aussi
- Comparaison douteuse avec le crash du bombardier B-25 sur l'Empire State Building
- Le crash sur le WTC1 simulé par ordinateur
- La pseudo-énigme de la presse de 50 tonnes disparue