Les Tours Jumelles étaient conçues pour résister à un Boeing 707
Les conspirationnistes affirment que les Tours Jumelles n'auraient pas dû s'effondrer, car elles étaient conçues pour résister à l'impact d'un Boeing 707. Mais la comparaison est trompeuse, les circonstances du scénario du crash d'un Boeing 707 étant particulières : à la recherche d'un aéroport à proximité pour atterrir, et par conséquent avec peu de réserves de carburant et une vitesse faible de l'ordre de 300 km/h.
Les Boeing 767 ont frappé les Tours Nord et Sud avec 40.000 litres de kérosène en réserve, et à des vitesses de 700 et 850 km/h. Le poids d'un Boeing 707 est proche de celui des Boeing 767 qui ont heurté les deux tours. Mais du fait que l'énergie cinétique augmente avec le carré de la vitesse, le vol 175 à frappé la Tour Sud avec une énergie cinétique 10 fois plus importante (= environ 3,32) que celle envisagée lors de la conception des Tours Jumelles. D'autre part, l'envergure du Boeing 767 dépasse de 8 m celle d'un Boeing 707, ce qui augmente le nombre de colonnes heurtées et/ou sectionnées.
Malgré l'énergie cinétique et l'envergure des Boeing 767 utilisés le 11 septembre 2001, les tours jumelles ont bien tenu lors des impacts, montrant ainsi une résistance supérieure à celle pour laquelle elles étaient conçues. La raison pour laquelle les tours se sont effondrées n'était pas les dommages structuraux provoqués par les impacts des avions, mais la combinaison des impacts avec les incendies qui ont suivi et entraîné le flambement des colonnes vers l'intérieur. Les effets à long terme des incendies n'ont pas été pris en considération, lors de la conception des bâtiments pour résister à un crash aérien : « Nous n'avions que des connaissances limitées sur les effets d'un incendie provoqué par un tel avion, et rien n'était prévu pour ce genre de circonstances. À cette époque, aucun système de protection ignifuge n'était disponible pour faire face à de tels incendies » (Leslie Robertson, ingénieur en chef WTC).
Cela paraît contre intuitif de ne pas avoir pris en compte les effets de tels incendies, mais il était supposé que les pompiers pouvaient intervenir rapidement pour combattre les flammes (cas de l'incendie de la Tour Nord en 1975, affectant principalement le 11ème étage et rapidement maîtrisé aux étages voisins, et de toute façon non combiné avec un crash aérien), ou encore que les réserves de carburant de l'avion étaient faibles et que par conséquent les incendies s'éteindraient rapidement (cas du crash d'un petit bombardier B25 contre l'Empire State Building en 1945).
De plus, il n'y avait pas de code dans les années 60 (et même aujourd'hui) spécifiant que les immeubles devaient résister à l'impact d'un avion de ligne, suivi d'un incendie d'une telle ampleur. Les concepteurs étaient donc dans les règles.
Certains citent de façon fallacieuse le cas du crash du petit bombardier B-25 contre l'Empire State Building en 1945, comme « preuve » que les Tours Jumelles n'auraient pas dû s'effondrer.
La destruction de la protection ignifuge en certaines endroits lors des impacts a contribué à affaiblir les colonnes en acier sous l'effet de la chaleur. Dans ses conclusions, le NIST préconise de faire évoluer les normes anti-incendie.
Voir aussi : Amorce des effondrements des Tours Jumelles
A propos de certains spécialistes ayant contribué à la construction des Tours Jumelles
Leslie Robertson a eu l’honnêteté de reconnaître qu’il a sous-estimé les capacités de résistance des tours aux incendies, notamment à cause des protections ignifuges qui avaient mal vieilli.
John Skilling était l'ingénieur en chef pour le WTC. Dans une interview donnée en 1993, Skilling a déclaré que les tours ont été conçues pour résister à l'impact et les incendies résultant de la collision d'un grand avion de ligne comme le Boeing 707 ou le Douglas DC-8 (The Seattle Times. 18/02/1993).
John Skilling est malheureusement décédé en 1998. On ne connaîtra donc jamais son avis suite au 11 septembre 2001.
Frank A. Demartini, responsable des travaux au WTC, a parlé de la résistance des tours dans une interview enregistrée le 25 Janvier 2001 :
"Le bâtiment a été conçu pour avoir un crash à grande échelle d'un 707. C'était le plus gros avion de l'époque. Je crois que le bâtiment pourrait probablement encaissé des impacts multiples de biréacteurs de ligne parce que cette structure est comme la moustiquaire sur la porte de votre écran et l'avion à réaction serait juste un crayon pour percer ce filet. Il n'a vraiment rien de cela."
Mais il aurait dû préciser que c'est à condition que ces impacts mécaniques ne se produisent pas au même niveau. Un bâtiment comme les tours du WTC n'aurait pas résisté mécaniquement à plusieurs crashs d'avion de ligne si des coups avaient été répétés au même endroit.
Demartini ne précise pas non plus si les Tours Jumelles auraient résisté aux incendies qui ont suivi. Il n’est question que de chocs mécaniques lorsqu’il compare avec l’impact de crayons contre une moustiquaire. Chacune des Tours Jumelles a bien résisté au choc mécanique provoqué par un Boeing 767. Ce sont les incendies qui ont fait le reste.
Dans le reportage 11 septembre - dans les tours jumelles, un témoin rescapé relate un des derniers propos qu'il a entendu de Frank DeMartini. Quand quelqu’un lui a demandé : « Tu crois que la structure va tenir ? », DeMartini a répondu : « Je n’en sais rien. On va tâcher de le savoir ». Voir à 07:40 sur cette vidéo :
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