Les secondes silencieuses précédant les effondrements des 3 tours du WTC
Dans la vidéo ci-dessous, la journaliste Ashlyn Banfields est en train d'interviewer une maman avec son bébé, lorsque subitement le WTC7 situé en arrière plan s'effondre. La caméra est située au carrefour entre West Broadway et Worth Street, soit à environ 700 mètres au nord du WTC7 :
Ouvrez grand vos oreilles ! Avez-vous entendu des explosions dans les moments qui précèdent cet effondrement ? Mais les conspirationnistes en sont persuadés : si la journaliste se retourne, c'est qu'elle a entendu... "des explosions", alors que le microphone ne capte au mieux que le grondement de l'effondrement.
Il existe certes des témoignages de bruits d'explosion qu'il n'y a pas lieu de contester : des explosions sont toujours possibles lors d'incendies de grande ampleur. Mais ces explosions peuvent avoir des causes autres que de supposés explosifs et sont nettement plus faibles que celles des démolitions contrôlées (130 dB), audibles parfois à des kilomètres à la ronde :
Quant à la théorie du "procédé silencieux", elle n'est pas crédible sachant que les pompiers ont largement eu le temps de visiter le bâtiment durant 4 heures et qu'aucun d'entre eux n'a relevé du matériel suspect en vue d'une "démolition contrôlée".
Des microphones unidirectionnels
Certains truthers invoquent l'utilisation de microphones unidirectionnels lors des interviews, pour expliquer le non-enregistrement des supposées détonations dignes d'une démolition contrôlée. Sur la base de cet argumentaire, on pourrait être tentés de croire que les microphones unidirectionnels n'ont été utilisés par les journalistes que durant la journée du 11 septembre 2001... et alors que de nombreuses caméras étaient présentes et dirigées vers le WTC, vu la gravité des événements ce jour-là.
En fait, ces truthers présentent une définition simpliste du microphone unidirectionnel : "c’est un micro qui prend le son dans UNE direction". La réalité est plus nuancée : les microphones unidirectionnels privilégient le son dans une direction. Dans les autres directions, le son n’est pas éliminé, mais atténué, comme le montrent les graphiques de ce document. Exemple pour le microphone unidirectionnel :
Représentation d'une directivité de type cardioïde
(source)
Comme l'explique l'article de Wikipedia, les microphones directionnels permettent de donner plus d'importance à une source vers laquelle on dirige le micro et d'atténuer le champ sonore réverbéré, qui vient de toutes les directions. On définit un indice de directivité comme l'expression, en décibels du rapport entre un son venant dans l'axe du microphone et un son de même pression acoustique efficace venant d'une source idéalement diffuse (venant de partout autour du microphone). Selon les types de microphones directionnels, ces indices sont de l'ordre de 5 à 6 dB. 6 dB maximum, c'est peu par rapport à l'intensité des détonations dignes d'une démolition contrôlée enregistrées même à plusieurs centaines de mètres des explosions...
A titre de contre-exemples à la théorie selon laquelle les microphones unidirectionnels expliqueraient l’absence d’enregistrement des bruits d’explosion dignes d’une démolition contrôlée, voici d'autres vidéos des moments précédant les effondrements des tours du WTC :
WTC1 Pas d’interview. La caméra est dirigée vers le haut de la tour, et probablement le microphone aussi. |
WTC1 Contact téléphonique avec Kevin Cosgrove piégé à l’intérieur de la tour. Pas de bruit d’explosion majeur capté par son téléphone dans les moments qui précèdent l’effondrement, alors que le son se propage très bien dans l’acier. |
WTC2 Même si le microphone est unidirectionnel, on peut néanmoins observer que le journaliste ne l'oriente pas franchement en direction de sa bouche lorsqu'il parle. De plus, on entend également le grondement de l’effondrement du WTC2, qui est nettement moins intense que de supposées détonations dignes d’une démolition contrôlée.Au passage, certains "chercheurs de vérité" (qui sont en réalité des chercheurs d’explosions), se réjouissent d'entendre le journaliste dire "a big explosion", même si le microphone n'enregistre pas la moindre détonation digne d’une démolition contrôlée. C'est une habitude typiquement conspirationniste d'exploiter les réactions à chaud des témoins sur place. |
WTC2 La caméra est dirigée vers le haut de la tour voisine WTC1. On entend très bien l’hélicoptère, mais pas la moindre détonation digne d’une démolition contrôlée dans les moments qui précèdent l’effondrement du WTC2. Par contre, le grondement de la chute du WTC2 est perceptible malgré l'obstacle du WTC7 (note : le phénomène de réverbération semble inexistant dans la "physique" conspirationniste). |
WTC7 Pas d’interview. La caméra est dirigée vers la tour, et probablement le microphone aussi. |
D'autre part :
- Comment une énorme quantité de charges explosives aurait-elle pu être placée à l'intérieur de ces 3 tours à l'insu de tous durant des semaines ?
- Comment ces explosifs auraient-ils pu résister aux incendies ?
- Dans les décombres, comment des restes de matériels de démolition contrôlée (détonateur, réseau filaire ou télécommandé, ...) auraient-ils pu disparaître complètement avant que des milliers de sauveteurs et d'ouvriers puissent les découvrir ?
Nota :
Dans un article paru en 2009 dans The Open Physics Journal (Editions Bentham), un certain Niels HARRIT prétend avoir mis en évidence la présence de résidus de thermites dans les poussières du WTC. Mais cet article est plus que contestable, d'un point de vue scientifique et éthique.
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