11 septembre 2001 et appels téléphoniques depuis les vols détournés
Les conspirationnistes affirment que les appels téléphoniques réalisés depuis les avions détournés étaient "truqués". Les réalisateurs de Loose Change reposent leur affirmation sur une étude d'Alexander Keewatin Dewdney, qui se trouve précisément être un théoricien du complot, et qui a décrété que les appels par téléphone portable sont « physiquement impossibles au-dessus de 2500 m ». En 2003, il avait rédigé un article à ce sujet, en collaboration avec le négationniste de l'Holocauste Germar Rudolf. A. K. Dewdney avait baptisé son expérience "Project Achilles" par anticipation, ce qui en dit long sur son manque d'objectivité.
Mais cette étude était faussée dès le début. Quasiment tous les appels ont été réalisés depuis les téléphones installés au dos de siège, qui fonctionnent en vol. et non par les téléphones portables. A. K. Dewdney a réalisé son expérience en utilisant un téléphone portable pendant qu'il survolait London (Ontario), donc une zone à forte densité de population et où il y avait davantage d'interférences. Or les appels réalisés depuis les avions détournés ont eu lieu essentiellement au-dessus de zones rurales, moins perturbées par les interférences. En plus, des cellules des opérateurs téléphoniques sont conçues pour couvrir une zone s'étendant de 100 m à l'intérieur des villes à 15 km au-dessus de la campagne. Les appels étaient donc possibles même si, d'après Alexa Graf de la société de téléphonie AT&T et http://www.wirelessweek.com, la plupart de ces appels risquaient fort d'être interrompus (au moins à l'époque de 2001).
Parmi les 64 appels réalisés depuis les avions détournés, seulement deux provenaient de téléphones cellulaires. Ces deux appels ont été réalisés depuis le vol 93, et vers 9h 58, lorsque l'avion se trouvait à moins de 600 m au-dessus de la chaîne des Appalaches. Un des appelants (Edward Felt) a estimé qu'ils étaient environ 100 m du sol. Ces deux appels ont été interrompus en moins de deux minutes.
D'autre part, certains s'interrogent sur le contenu des appels téléphoniques, tels que celui de Mark Bingham où il se présente lui-même à sa mère en citant son prénom et son nom de famille. Mais sa mère témoigne : « De temps en temps il disait ça quand il m'appelait. C'était un jeune homme d'affaires, il était habitué à se présenter comme ça. Il prenait un ton solennel, pondéré et purement professionnel : 'Maman, ici Mark Bingham'. » (voir à 01:45).
Même si c'était possible d'imiter les voix des passagers et du personnel de bord avec des techniques de morphing vocal, la reproduction des traits de personnalité relève de la science-fiction. Par exemple, David Sweeney a laissé un message au répondeur de sa femme en la surnommant "Jules" au lieu de Julie. Linda Gronlund a communiqué à sa soeur la combinaison de son coffre fort. En plus, les voix d'au moins 2 pirates ont été entendues depuis les postes de contrôle aérien. Enfin, nombreux sont ceux qui étaient en ligne au moment des crashs.
Au total, 25 personnes ont soit effectué des appels, soit été entendues sur les enregistrements des contrôles aériens. C'était les derniers moments où ils étaient nombreux à parler avec leurs proches, et à être en ligne au moment des crashs.
Comme ces appels sont de nature à réfuter la thèse des conspirationnistes, ces derniers ont décidé que ces conversations étaient fabriquées. Bref, si on en croit leur théorie, des agents mystérieux auraient parfaitement réussi à duper les proches des victimes, en synthétisant parfaitement leur voix, en improvisant parfaitement les conversations téléphoniques et les communications par radio, en connaissant parfaitement la vie privée de chacune des familles, et en prévoyant parfaitement les décisions de certains passagers de prendre leur vol au dernier moment...
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